S’expatrier ne se résume pas à changer de pays : c’est repenser en profondeur son cadre de vie, ses finances et ses objectifs de long terme.
Dans cette transition, la gestion de son patrimoine devient un enjeu stratégique. Trop souvent, les expatriés restent passifs, se contentant de « gérer au fil de l’eau » leurs biens et placements. Or, réaliser un bilan patrimonial avec un professionnel indépendant permet de passer d’une posture passive à une démarche active et proactive.
Ce bilan ne consiste pas seulement à dresser un inventaire. C’est une analyse sur mesure, approfondie et personnalisée, qui permet de :
- Établir un diagnostic précis de la situation de départ
- Identifier les points forts et les points faibles
- Rationaliser et simplifier la gestion des actifs
- Optimiser le plus possible sa fiscalité
- Maximiser la rentabilité des placements tout en augmentant la sécurité globale grâce à une diversification optimale
- Optimiser la détention et la transmission du patrimoine
- Mettre en place une gestion plus pilotée, fluide et automatisée
- Définir des stratégies alignées avec les projets de vie
1. Une analyse précise de la situation de départ
Le bilan patrimonial commence par un état des lieux détaillé :
- Situation civile et professionnelle
- Situation fiscale dans le pays d’accueil et en France
- Biens immobiliers, placements financiers, actifs professionnels
- Engagements, dettes, revenus, capacités d’épargne régulière
- Droits à la retraite et couvertures sociales
Cette photographie initiale est essentielle pour comprendre la structure actuelle du patrimoine, mesurer les risques, repérer les opportunités et préparer un plan d’action cohérent.
2. Pourquoi c’est particulièrement crucial pour un expatrié
3. Passer d’une gestion subie à une gestion proactive
Avec l’aide d’un expert indépendant, l’expatrié peut anticiper plutôt que subir.
Le bilan patrimonial devient alors un outil stratégique pour :
- Simplifier la gestion grâce à des solutions adaptées et automatisées
- Construire une stratégie d’investissement diversifiée et alignée sur son profil de risque
- Adapter ses choix aux spécificités fiscales et réglementaires de son pays de résidence
4. Mettre ses projets de vie au cœur de la stratégie
Un bon bilan patrimonial ne se limite pas à parler d’argent : il relie les actifs aux projets personnels et familiaux.
Parmi les objectifs souvent identifiés lors de ce travail :
- Préparation de la retraite, avec anticipation du revenu nécessaire
- Financement des études supérieures des enfants
- Création ou reprise d’une entreprise à moyen ou long terme
- Départ anticipé à la retraite pour obtenir des revenus complémentaires de remplacement avant le versement de la pension retraite
- Optimisation de la transmission aux enfants à moindre coût
- Protection du conjoint survivant et de la famille en cas de décès ou d’incapacité
Grâce à des outils de modélisation personnalisée, il devient possible de simuler plusieurs scénarios, d’en mesurer les conséquences financières et fiscales, et de choisir les solutions les plus adaptées.
5. Les bénéfices concrets d’un bilan patrimonial
En travaillant avec un professionnel indépendant, l’expatrié bénéficie d’une vision globale et objective de son patrimoine. Cela lui permet de :
- Mettre en place une gestion optimisée et cohérente
- Optimiser le plus possible sa fiscalité
- Maximiser le rendement et la sécurité grâce à une diversification optimale
- Réduire l’impact fiscal sur ses revenus et son capital
- Sécuriser ses proches et préparer sa succession
- Garder une totale maîtrise de ses choix grâce à un accompagnement sur mesure
Un bilan patrimonial n’est donc pas une simple formalité : c’est un levier stratégique pour structurer, protéger et faire fructifier son patrimoine tout en restant fidèle à ses projets de vie.
Et pour un expatrié, c’est un moment clé à saisir, afin de transformer une situation financière favorable en un véritable plan d’avenir.
Quatre cas pratiques concrets
Cas pratique n°1 – Réallouer des liquidités dormantes
- Situation de départ : 300 000 € en liquidités non investies, rendement quasi nul.
- Stratégie : Diversification sur assurance-vie multi-supports, private equity secondaire, club deals immobiliers et SCPI internationales, avec une réserve de trésorerie pour les imprévus.
- Résultat : Rendement global visé 7 à 8 % par an, revenu régulier, capitalisation long terme, fiscalité optimisée selon le pays de résidence, et 60 000 € immédiatement disponibles en guise de « matelas de sécurité ».
Cas pratique n°2 – Structurer sur le long terme une allocation diversifiée et performante pour une forte croissance du patrimoine
- Situation de départ : 1 000 000 € placés simplement sans diversification, générant peu de revenus.
- Stratégie : Création d’une Société Civile Patrimoniale, apport en compte courant d’associé, avec à l’intérieur :
- Contrats de capitalisation pour investir sur les marchés financiers
- Compte-titres pour loger des produits structurés sur mesure
- Portefeuille diversifié de fonds d’investissement non cotés (LBO, private equity, dette privée, OPPCI)
- Transmission progressive par démembrement
- Résultat : Constitution d’une allocation solide, diversifiée et performante sur le long terme, recherche de forte croissance du patrimoine à horizon 10 ans, fiscalité optimisée, transmission facilitée, gestion centralisée et souple.
Cas pratique n°3 – Transformer un capital immobilier fortement taxé et peu rentable en investissement procurant des revenus nets défiscalisés et transmission intégrale
- Situation de départ : 1,2 M€ issus de la vente d’actifs immobiliers peu rentables et fortement taxés.
- Stratégie : Investissement via Société Civile Patrimoniale à l’IS dans des SCPI internationales non soumises à l’impôt sur les sociétés en France (rendement entre 6 et 8 % par an), avec démembrement des parts (usufruit viager conservé, nue-propriété donnée aux enfants).
- Résultat : Transformation d’un capital immobilier peu productif et lourdement fiscalisé en revenus nets défiscalisés de 66 000 €/an pendant 18 ans, transmission intégrale de la nue-propriété sans droits de donation, pleine propriété récupérée par les enfants au décès, sans fiscalité supplémentaire.
Cas pratique n°4 – Structurer un contrat d’assurance-vie luxembourgeoise hautement personnalisée
- Situation de départ : Capital de 1 000 000€ à investir sans enveloppe optimisée fiscalement, accès limité aux classes d’actifs, gestion standardisée.
- Stratégie : Ouverture d’un contrat d’assurance-vie luxembourgeoise avec fonds interne dédié, gestion sur mesure par un gestionnaire professionnel dédié, accès élargi aux actifs liquides et illiquides ( actions, obligations, private equity, fonds immobiliers OPPCI, produits structurés…), gestion multidevises, protection renforcée par le triangle de sécurité luxembourgeois, et optimisation successorale.
- Résultat : Gestion personnalisée et maximisation de la performance globale du contrat, réduction importante du coût fiscal du vivant grâce aux différé fiscal et lors de la transmission, diversification optimisée, protection renforcée de l’épargne, souplesse internationale grâce à la portabilité fiscale élargie du contrat.
Tableau comparatif – Impact d’un bilan patrimonial
Cas pratique | Situation avant bilan | Situation après bilan |
1 – Réallouer des liquidités dormantes | 300 000 € en comptes bancaires, rendement quasi nul, aucune diversification, capital exposé à l’érosion monétaire. | Allocation sur 4 classes d’actifs diversifiées, rendement visé 7-8 %/an, revenus réguliers, 60 000 € de réserve disponible sur sous-jacent liquide, fiscalité optimisée. |
2 – Structurer une allocation performante sur le long terme | 1 000 000 € placés simplement, rendement limité, absence de diversification, transmission non préparée. | SCP avec contrats de capitalisation, produits structurés et private equity, stratégie de croissance forte du capital à horizon 10 ans, transmission progressive par démembrement. |
3 – Revenus complémentaires : augmenter la rentabilité d’un capital immobilier peu rentable | 1 200 000€ issus de la vente d’un bien immobilier, revenus faibles et lourdement fiscalisés, transmission coûteuse. | SCP à l’IS investissant dans SCPI internationales (6-8 %/an), 66 000 €/an nets sans IS pendant 18 ans, transmission intégrale défiscalisée. |
4 – Assurance-vie luxembourgeoise sur mesure | Capital de 1 000 000€ placé dans une gestion standardisée, accès limité aux classes d’actifs, faible rentabilité, enveloppe fiscale peu optimisée du vivant et à la transmission. | Assurance-vie luxembourgeoise avec fonds interne dédié, gestion performante et multidevise, diversification élargie, protection renforcée, optimisation successorale et fiscale du vivant et sur les capitaux décès. |
Conclusion
Au-delà des chiffres et des outils, la réussite d’un bilan patrimonial repose sur la qualité de l’accompagnement.
Il est essentiel de s’entourer d’un professionnel indépendant, disposant à la fois d’une expérience confirmée et d’une connaissance fine de l’environnement juridique et fiscal local propre aux expatriés.
Ce profil est le seul à même d’apporter un conseil global, prenant en compte la multitude d’objectifs — parfois très différents en apparence, mais qui, comme nous l’avons vu, se rejoignent et s’articulent autour d’un fil conducteur : la structuration et l’optimisation du patrimoine dans le respect des projets personnels et familiaux.
C’est précisément cette vision transversale qui permet, au travers d’un audit patrimonial complet, de combiner intelligemment les solutions d’aménagement et d’investissement les plus pertinentes, afin de bâtir une stratégie sur mesure.
C’est là toute la valeur ajoutée qu’offre la gestion privée internationale, en accompagnant les clients dans la durée et en faisant de leur expatriation une véritable opportunité patrimoniale.
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Auteur: Nicolas Saignol
Nicolas Saignol, expert Europe chez VIA Gestion Privée Internationale, est Expert-Comptable de formation, issu d’un grand cabinet d’audit international. Fort de plus de 14 années d’expérience, il accompagne les Français non-résidents dans la gestion et l’optimisation de leur patrimoine dans un contexte international. Il maîtrise les spécificités fiscales et patrimoniales des pays du Sud de l’Europe, en particulier l’Espagne et le Portugal.